À l’occasion de la session du Conseil des sécurité des Nations Unies sur la situation de la RDC, mardi 30 septembre 2025, l’Ambassadeur Zénon Mukongo Nkay, Représentant permanent de la RDC auprès des Nations Unies, a lancé un appel vibrant à la communauté internationale, dénonçant l’agression persistante de son pays et l’enracinement de l’impunité dans l’est du territoire congolais.
L’Ambassadeur Zénon Mukongo Ngay a souligné la dégradation alarmante de la situation sécuritaire dans les provinces orientales, marquées par plus de trois décennies de violences, de déplacements massifs, d’esclavage sexuel et de pillage des ressources naturelles.
Il a notamment évoqué les événements survenus en janvier et février 2025, qualifiés de tournant dramatique, avec l’invasion des villes de Goma et Bukavu par les forces armées rwandaises, appuyées par leurs alliés du groupe armé M23/AFC. Cette situation, selon lui, a contribué à aggraver une crise humanitaire déjà catastrophique, touchant près de sept millions de déplacés internes.
« Ce n’est pas seulement une crise congolaise. C’est une faille dans la conscience collective de l’humanité », a-t-il martelé, soulignant la responsabilité morale et politique de la communauté internationale face à une guerre alimentée par la course aux minerais stratégiques et des ingérences étrangères répétées, en particulier du Rwanda.
Justice, vérité et responsabilité : les clés d’une paix durable
L’Ambassadeur Zénon Mukongo Nkay a mis l’accent sur l’indispensable quête de justice, affirmant qu’aucun processus de paix ne saurait aboutir sans la fin de l’impunité. Il a relayé à cet égard l’appel du Président Félix-Antoine Tshisekedi, lancé le 23 septembre dernier devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en faveur d’une commission d’enquête indépendante sur les massacres commis récemment dans l’est de la RDC.
« Le monde réclame justice ailleurs. Les voix des victimes congolaises doivent aussi être entendues », a-t-il insisté.
Appels à l’action : une feuille de route claire pour le Conseil de sécurité
L’Ambassadeur a exhorté le Conseil à assurer la mise en œuvre intégrale de la résolution 2773, adoptée en février 2025, et à faire respecter l’accord du 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda, qui prévoit notamment :
- Le retrait total du M23 des zones occupées,
- Le démantèlement des structures administratives parallèles,
- La fin de tout appui au M23 par des forces extérieures,
- Le rétablissement de l’autorité de l’État congolais sur l’ensemble du territoire.
Pour concrétiser ces objectifs, il a formulé trois recommandations majeures :
- Veiller à l’application rigoureuse de l’accord RDC-Rwanda, en lien avec la résolution 2773 du Conseil de sécurité ;
- Renforcer le régime de sanctions à l’encontre des responsables militaires du M23/AFC et de leurs soutiens rwandais ;
- Appuyer la mise en place immédiate de la commission d’enquête internationale, prévue par la résolution du Conseil des droits de l’homme (A-HRC-RES-S-37-1).
L’Ambassadeur a conclu son intervention par un appel solennel à la responsabilité collective, rappelant que la protection des vies humaines est non négociable. Il a averti que toute passivité du Conseil de sécurité face à la situation dramatique en RDC pourrait être perçue comme une forme de complicité silencieuse.
« Tant que les décisions du Conseil ne seront pas exécutées, le sang des innocents continuera de couler », a-t-il prévenu.