En marge de son séjour de travail en Chine, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires Étrangères et Francophonie, M. Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, a participé à la célébration de la soixantième journée de l’Afrique, co-organisée le jeudi 25 mai 2023 par le corps diplomatique africain en Chine et son ministère des Affaires Étrangères.

Voici en intégralité le discours de Son Excellence Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, à l’occasion de la la célébration de la soixantième journée de l’Afrique, à Beijing, le jeudi 25 mai 2023.

Mesdames et Messieurs, Messieurs les Ambassadeurs,

Je voudrai tout d’abord vous exprimer tout le plaisir qui est le mien de m’adresser à vous à l’occasion de la soixantième célébration de la journée africaine.

Je suis de passage ici avec mon Chef d’État, comme vous le savez, et lorsque j’ai dit au Président Tshisekedi que j’étais convié à cette cérémonie, il m’a dit de vous exprimer toute sa fraternité et puis sa reconnaissance pour cet honneur fait à la République Démocratique du Congo, à travers ma modeste personne.

Excellences Messieurs les Ministère, et chers collègues,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

La célébration d’une journée est d’abord un exercice de rétrospective, un exercice de quelqu’un qui se regarde dans le miroir de l’histoire, pour scruter les leçons de son parcours et penser les perspectives d’avenir.

Et à cet égard, je ne peux m’empêcher de souligner qu’il y a de cela 60 ans que s’étaient rencontrés à Addis-Abeba en Éthiopie, trente-deux (32) Chefs d’État africains dont le mien, pour signer la Charte portant création d’une première institution continentale, j’allais dire le premier forum de fraternité continentale, à savoir l’Organisation de l’Unité Africaine, fondée sur les valeurs proprement africaines, j’allais dire authentiquement africaines, et dont les objectifs ont été clairement définis.

Aujourd’hui, depuis 2002 cette organisation s’est muée en Union Africaine (UA). Il est évident que l’histoire d’un peuple, d’un continent ne s’écrit pas en une journée, en une heure, pas même en un siècle. L’histoire d’un continent, d’un peuple, peuple africain, c’est le produit de ses succès mais également de ses échecs. Celui qui a réussi c’est celui qui a connu des échecs et celui qui a connu des échecs, c’est celui qui a réussi et qui réussira toujours. C’est ça notre situation. Nous avons fait un parcours couronné des succès mais les défis à relever restent encore nombreux et le chemin à parcourir très long au regard des ambitions de ceux qui ont créé l’Organisation de l’Unité Africaine, et des ambitions de nos leaders actuels.

Tout en félicitant nos leaders, nos intellectuels, nos peuples, je ne puis m’empêcher avant de terminer cette brève adresse, de rappeler que notre destin appartient à nous-mêmes. Nous sommes ici en République populaire de Chine, un partenaire important de l’Afrique, dont l’histoire, le parcours depuis la révolution de 49 nous apprend beaucoup, et inspire beaucoup et doit nous inspirer beaucoup dans ce que nous devons faire. Il nous faut du travail, le travail, tout le travail et rien que le travail. Il nous faut la solidarité, toute la solidarité et rien que la solidarité. Il nous faut de l’ambition, l’Afrique doit avoir de l’ambition et c’est pour cela que nous avons l’agenda 2063. Nos efforts doivent se concentrer sur les objectifs ci-après :

  • Appuyer la mise en œuvre de l’intégration africaine selon cet agenda. Ce sont les autres qui nous ont dit que l’union fait la force. Oui, l’union fait la force
  • Nous devons promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique, c’est-à-dire en fait mettre fin à des conflits entre nous, à l’intérieur de nos frontières et entre nos États. Le congolais que je suis, je suis Ministre des Affaires Étrangères, je sais de quoi je parle. Je n’ai pas envie de remuer le couteau dans la plaie, ce n’est pas ma spécialité, vous savez de quoi je parle.
  • Nous devons également nous serrer les coudes face aux défis du changement climatique, la transition verte. Ce sont des défis et nous avons, comme tous les autres continents j’allais dire, plus d’autres continents, des ressources pour cela. La RDC est d’ailleurs considéré aujourd’hui comme un pays solution. Tous ceux qui gravitent autour du bassin du Congo ont à donner pour affronter ces défis majeurs qui importent l’avenir de notre humanité.
  • Nous devons également promouvoir la démocratie. L’Afrique sera démocratique, elle gagnera le pari de sa participation à la civilisation universelle, ou elle ne le sera pas, elle va continuer à tourner en rond. Nous devons promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance, l’État de droit. Les Africains veulent l’État de droit. Les Africains veulent le respect de leurs droits. Les Africains veulent la liberté. Et c’est pour ça que nous avons réclamé les indépendances. Il n’y a pas de raison pour que nous puissions nous distancier, que nous puissions avoir des complexes en matière de démocratie.
  • Nous devons également nous battre. Nous battre tous les jours contre un cancer: la corruption et l’impunité. Nous devons continuer à lutter contre les violences faites à la femme. Nous devons promouvoir la masculinité positive, en assurant l’égalité des sexes dans la représentation au sein des instances africaines de décision et dans les pays membres. Je vous rappelle qu’il y a la déclaration de Kinshasa qui a été adoptée par les Chefs d’État l’année dernière.
  • Je voudrai dire aussi que notre continent doit constituer une locomotive de la civilisation de l’avenir, la civilisation mondiale. Nous devons en être conscients. Nous avons des valeurs qui sont enviées par d’autres.
  • Je voudrai enfin dire que, comme le Président de la République Démocratique du Congo, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi, l’a dit dans l’une de ses adresses au cours de sa présidence de l’Union africaine en 2021, « l’agenda 2063 constitue constitué un serment collectif où nous tous, peuples d’Afrique, y compris de la Diaspora africaine, unis dans la diversité, jeunes, vieux, hommes et femmes, filles et garçons, de toutes les couches de la société, nous nous engageons pour une Afrique intégrée, prospère, pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ».

Que vive l’Afrique
Que vive la journée africaine.