Dans une communication franche et ferme, la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner s’est adressée, lundi 16 décembre 2024, au corps diplomatique accrédité en République démocratique du Congo pour dénoncer le sabotage du processus de paix de Luanda par le Rwanda. Elle a appelé à des sanctions internationales fermes pour mettre fin aux violations de la souveraineté de la RDC par le Rwanda et à son soutien au M23.

Un processus de paix fragilisé par des entraves répétées

La Ministre d’Etat, Thérèse Kayikwamba Wagner a souligné que les récents efforts pour résoudre la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), notamment à travers le processus de Luanda, ont été systématiquement entravés par des manœuvres délibérées et préméditées du Rwanda.

« Nos efforts pour parvenir à une résolution diplomatique et durable du conflit avec le Rwanda ont rencontré un revers significatif à l’étape du 15 décembre. Le processus de Luanda, conçu pour restaurer la paix et la stabilité dans la région et surtout améliorer les relations bilatérales entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, a de nouveau été saboté par des manœuvres délibérées du Rwanda », a déclaré La Ministre d’Etat, Thérèse Kayikwamba Wagner.

Malgré la signature d’un cessez-le-feu le 4 août et le lancement du Mécanisme de Vérification Ad hoc renforcé le 5 novembre, le Rwanda n’a pas rempli ses engagements. L’absence prolongée des experts rwandais a paralysé ce mécanisme pendant plus de 40 jours, retardant des avancées cruciales pour la paix.

Un blocage lors de la réunion du 14 décembre

Lors de la 7ème réunion ministérielle à Luanda, le Rwanda a insisté sur un dialogue direct entre la RDC et le M23. « La République démocratique du Congo a toujours maintenu qu’elle n’allait pas engager de dialogue direct avec le M23, un groupe terroriste qui lui-même s’est exclu du processus de Nairobi, processus conçu et mis en place pour faciliter la démobilisation de groupes armés congolais actifs en République démocratique du Congo », a rappelé la Ministre d’Etat.

Le Rwanda a d’abord demandé un dialogue direct entre le gouvernement de la RDC et le M23 avant de conditionner ce dialogue comme préalable à tout sommet entre les chefs d’État et même avant la signature d’un éventuel accord. Cela a été fait à une heure du matin, le 15 décembre, jour du sommet.

Appel à des sanctions et à un mandat renforcé de la MONUSCO

Face à ce contexte, la Cheffe de la diplomatie de la RDC demande une réponse internationale ferme. Elle appelle à des sanctions contre le Rwanda par le Conseil de sécurité des Nations unies et l’Union africaine. « Nous appelons donc la communauté internationale que vous êtes et que vous représentez à assumer aussi ses responsabilités en sanctionnant le Rwanda pour son soutien au M23, pour ses violations récurrentes de la souveraineté de la République démocratique du Congo et pour son sabotage avéré du processus de Luanda », a martelé la Ministre d’Etat.

La Cheffe de la diplomatie congolaise a également fustigé l’hésitation de certains membres du Conseil de sécurité à condamner les attaques de l’armée rwandaise contre les casques bleus ou les forces de la mission de la SADC en RDC, qualifiant cette posture d’« inadmissible ».

En conséquence, elle attend que le Conseil de sécurité tienne compte de la nature du conflit international qui se vit en République Démocratique du Congo lors du renouvellement du mandat de la MONUSCO.

La Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner a exhorté les partenaires internationaux à traduire leurs paroles en actes concrets. « Nous ne pouvons envisager une prospérité économique durable sans régler les violations flagrantes de notre intégrité territoriale », a-t-il déclaré, insistant sur l’urgence de rétablir la paix et la stabilité dans la région.

Citant un proverbe africain, il a rappelé que « le véritable ami se voit dans le besoin ». Aujourd’hui, la RDC attend de ses partenaires qu’ils agissent pour garantir le respect de sa souveraineté et la sécurité de ses populations.